L’argile, c’est quoi ?

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La Faïence

C’est l’argile la plus courante. La faïence a servi à réaliser la grande majorité des terres cuites ou séchées sur notre planète.

Elle est plastique. Parfois trop, surtout la variété rouge. Il faut alors la marier à une autre terre.

Les minerais rouges sont extrêmement courants sur terre mais beaucoup sont inutilisables à cause de la présence en eux de métaux alcalins . Cependant, la réserve de terre utilisable est immense.

Il existe également des variétés blanches, grises, etc., mais aussi des argiles chamottées (en principe artificiellement) d’usage courant en arts plastiques notamment. En fait, la faïence rouge convient autant à la sculpture qu’à la poterie.

La température de cuisson (et non de fusion intégrale) des faïences disponibles un peu partout dans le commerce est souvent de 850 à 1100°C. Elles contiennent tout au plus 2/3 de silice, les autres composants jouant le rôle de fondants.C’est ce qui fait que si on dépasse le point de cuisson, si elle arrive en fusion, elle fond et coule sur les plaques de cuisson. Elles contiennent peu d’alumine, agent de viscosité et moins de silice que le grès. Elles cuisent donc à plus basse température

La faïence reste poreuse, même sous la glaçure et il faudra avoir un accord parfait de coefficient de dilatation pour pouvoir faire de la faïence utilitaire non poreuse à l’utilisation.

Beaucoup de faïences peuvent être employées pures.

Plus plus on monte en température, plus elle sera cuite mais elle risque de fondre et se transformer en lave si on dépasse la température maximum, surtout pour les argiles rouges qui contiennent du fer, ce qui rend la terre plus fusible. Le manganèse aussi rend les argiles plus fusibles.

Le Kaolin, composant des pâtes à porcelaine

Au-delà de ce qui a déjà été spécifié dans le glossaire et ci-dessus, ajoutons que le véritable kaolin chinois est réputé plus aisé à travailler, plus plastique que les autres variétés, très adapté aux travaux de poterie et cuisant bien blanc – comme le kaolin anglais, dit-on. Les kaolins, dans l’ensemble, ont un grain relativement grossier par rapport à d’autres terres à modeler

Les kaolins primaires seraient nettement plus plastiques et plus blancs après cuisson que les kaolins secondaires.

Rappelons que la température de fusion du kaolin est particulièrement élevée. Pour abaisser cette température et, lorsque l’on est en présence de certaines variétés, pour disposer d’une meilleure plasticité, il est courant de lui associer des terres à grain plus fin, notamment les ball clays, mais aussi, lorsque la plasticité est indifférente, à ce que l’on nomme « les silices ».

Il est courant que le kaolin représente à peine la moitié du mélange. Un exemple type de mixture utilisée en poterie met en œuvre 40% de kaolin, 10% de ball clays, 20% de silices et 30% de feldspath (chiffres Daniel Rhodes, proportions confirmées par ailleurs). Ces données ne sont fournies qu’à titre indicatif, la variété de kaolin et le type de l’objet à réaliser pouvant rendre nécessaire un ajustement important.

Le kaolin, grâce à son grain relativement grossier qui autorise un écoulement satisfaisant de l’eau, pose peu de problèmes de retrait.
Les pâtes à porcelaine sont composées pour satisfaire aux besoins des potiers, des industriels et leur variété est très grande. On trouve des porcelaines composées qui cuisent à « basse » température, 1230°, jusqu’aux porcelaines de grand feu 1450°. Chaque fournisseur a bien sûr ses recettes et ses températures de cuisson qui sont données lorsque l’on s’en procure.

Les terres glaises

Argiles sédimentaires très impures, elles sont aussi les plus colorées. Elles regorgent de molécules variées, principalement des marnes, des hydrocarbures et des oxydes de fer. Pour cette raison, elles sont très fusibles et très plastiques.

Les ball clays

Ce sont des terres très plastiques, chargées de carbone car leurs gisements sont souvent situés entre des strates de charbon. Leur grain est très fin. Elles contiennent aussi plus de silice qu’une argile moyenne.

Elles ne peuvent être employées pures à cause d’un retrait excessif. Par contre, associées à des kaolins ou d’autres terres en quantités faibles (1/10ème environ), elles apportent un gain de plasticité.

Leur couleur naturelle est grise (rarement blanche) et rosâtre, à cause de la présence d’oxyde de fer (sauf exceptions). Elles cuisent clair.

 

Le grès, les terres à grès

Ce sont des argiles qui proviennent de la décomposition de roches sédimentaires. Selon la nature des roches dont elles proviennent, les oxydes qui la composent, leur propriétés et leurs aspects sont très variés. la caractéristique du grès est de vitrifier à la cuisson lorsqu’il rentre en fusion. Grâce à sa composition, riche en alumine et en silice, il ne fond pas lorsqu’il se vitrifie. Il arrive à se déformer bien sûr si on cuit trop haut, pour les pièces trop fines ou celles qui sont posées sur des enfournements un peu tordus…

Les grès chamottés sont très utilisés en Raku.

En principe, les grès vitrifient à une température assez élevée (vers 1200-1350°C), exigeant des fours puissants dits « fours à grès », mais une cuisson normale ne nécessite pas forcément de si hautes températures.

Ils ont en général une bonne plasticité. Ces argiles de type secondaire sont assez courantes et sont quelquefois employées pures, de manière artisanale. Un assez bon niveau de connaissance des matériaux est cependant souhaitable si l’on a envie de fabriquer ses propres glaçures.
On peut faire aussi des grès au sel. A haute température, on jette dans les ouvertures du four du sel qui dépose une glaçure sur les parois créant un décor apprécié.

Les terres à feu ou argiles réfractaires

Ce ne sont pas des argiles précises. En principe, toute argile est dite « terre à feu » si sa température de fusion (matériau pur) est supérieure à 1500°, quelle que soit sa composition ou si elle est traitée pour servir à la fabrication de récipients culinaires.

On l’utiliser pour la fabrication de briques réfractaires. L’emploi de ces briques est très varié : de l’assemblage de fours à la protection externe d’engins spatiaux.

Ces argiles dénuées de fer mais rarement blanches, à grain souvent grossier, ont un autre intérêt particulier : leur usage additionnel autorise la réalisation de travaux de grande taille. Le grain grossier combiné à un grain plus fin est en effet un gage de solidité et de résistance aux chocs thermiques.

La terra cota

L’étymologie très vague de ce mot (terre cuite) est à l’opposé de ce qu’il signifie de nos jours – bien que le sens premier semble persister chez certains auteurs – : la terra cota est une argile bien précise.

Elle est très chargée en fer, donc cuit à basse température.

Son grain est grossier, ce qui autorise un séchage d’excellente qualité (écoulement rapide et homogène de l’eau entre les grains).

Elle semble à conseiller pour les travaux de grande taille.

L’adobe

Le terme adobe (de genre masculin) désigne un type particulier de briques, mais aussi, par extension, la terre servant à le fabriquer et le mode de fabrication, connu déjà dans l’ancienne Égypte, dans le royaume de Kerma et en Assyrie notamment.

L’adobe en tant qu’argile est une terre grossière et sableuse récoltée en surface.

Elle a peu de plasticité. Son emploi semble réservé aux régions arides où sa conservation n’est pas millénaire, comme en témoignent notamment les « tells » d’Irak, collines informes faites de vestiges de bâtiments construits avec ces briques, effritées et affaissées. L’adobe a cependant rendu de très grands services à l’humanité et peut encore en rendre dans différentes régions du monde.

C’est une argile très ancienne, les preuves qu’elle a données sont notables

* les références historiques qu’elle évoque peuvent être mises en scène dans un travail artistique

* sa facilité d’emploi, de fabrication et d’extraction est unique.

Une variante est la bauge (ou le torchis, ou le pisé), enrichie de foin et pas forcément préparée sous la forme de briques.

La bentonite

C’est une argile naturellement gavée de matières collantes. Son origine est volcanique.

Elle est utilisée en très petite quantité pour accroître la plasticité d’autres terres et pour aucun autre usage car :

* en présence d’eau, son volume augmente considérablement
* elle connaît un très fort retrait au séchage
* elle colle fortement, pour ne pas dire trop.
On l’utilise entre 3 et 5% pour aider à garder les glaçures en suspension. Attention, bien mélanger les poudres à sec sinon on ne s’en dépatouille plus !!!