« En 1975, un potier l’a invitée à tourner dans son atelier….
La rencontre fut si forte avec la terre qu’elles ne se sont plus quittées. Il fallait ensuite rencontrer le feu, l’apprivoiser pour que les principes s’unissent pour former un tout.
Beaucoup de passion, beaucoup d’erreurs, beaucoup d’épreuves, une infinité de joies et de rencontres.
La rencontre avec les pièces de Pierre Bayle en 1975 dans une galerie parisienne la toucha si profondément qu’elle sut qu’elle chercherait sans relâche le « secret » des poteries sigillées Gallo-romaines et leur engobe incomparable. Jusqu’à aujourd’hui la recherche n’a pas cessé, d’une terre à l’autre, de décantation en décantation, la terre est devenue onctueuse et d’une finesse incroyable.
L’entraînement sur le tour, jour après jour, année après année a permis d’obtenir des poteries si légères que certaines donnent l’impression d’être une coquille vide et pourtant si pleines de douceur, de légèreté, de finesse, comme une fine pellicule entourant le vide.
Toujours la passion en toile de fond, la recherche, la connexion à l’histoire grâce à un père sculpteur et professeur d’histoire de l’art, et le souhait profond de retrouver l’origine du travail de la terre avec la simplification des techniques.
La rencontre en 1995 avec une potière éthiopienne et toute la dimension de la femme potière, sa simplicité, sa noblesse ont été source de grande inspiration.
L’expérimentation du Raku a donné toute la force du feu, tout cet inconcevable de la fusion à cœur ouvert…L’approcher, ne plus en avoir peur, jouer avec lui, simplement, comme un enfant.
Et l’union de cette terre, féminine, douce, consentante et du principe masculin du feu, puissant, chaud, réconfortant qui s’enroule autour des poteries est une extase incomparable qui laisse sa trace sur l’épiderme de la terre. »
En 2016, un voyage en Chine à Jingdezhen et X’ian et la construction d’un grand four à bois à deux chambres, une chambre pour la porcelaine et une chambre pour la sigillée ont permis d’unir les deux voies de la basse et de la fusion de la haute température.
En 2019, la rencontre avec Martine Rey, dont la personnalité, le travail de laque et de kintsugi l’ont profondément touchée lui a permis de recevoir une formation depuis plusieurs années vers un chemin de résilience.
Redonner de la vie la où c’est brisé, magnifier, révéler, soigner, transformer par l’union de la céramique, de la laque et de l’or pur… »